La Cansò de Santa Fides

La Cansò de Santa Fides – Création

La Cansò de santa Fides est le plus ancien texte occitan rimé conservé dans un manuscrit (Leiden, Voss. Lat. Oct. 60, vers 1080). Si son thème est hagiographique, elle prend la forme versifiée d’une chanson de geste de 55 laisses et raconte la vie et le martyr de sainte Foy de Conques qui vécut à Agen au IVe siècle.

Après la « translation furtive » de ses reliques à l’abbaye de Conques, le culte de sainte Foy devenue patronne de l’abbaye s’y développe. Les pèlerins affluent en nombre pour se recueillir auprès des reliques de la sainte, et beaucoup, partis du Puy-en-Velay, continuent leur marche jusqu’à Saint-Jacques de Compostelle, où, selon le Codex Calixtinus, est érigé un autel dédié à sainte Foy.

Témoin du culte rendu à sainte Foy et de l’importance du pèlerinage dans la vie des Chrétiens aux XIe et XIIe siècles, tout un « dossier » est rassemblé dans un manuscrit qui au XIIe siècle appartiendra à l’abbaye de Fleury-sur-Loire. Ce manuscrit contient la passion de la sainte, le récit de ses miracles, celui de sa translation, les pièces de la messe, de l’office et la chanson : tout le matériel destiné à célébrer son culte et chanter sa louange, dans le monastère ou à l’extérieur, en latin ou en occitan, noté ou non noté. Aussi, pour replacer la chanson occitane dans sa fonction première, celle d’être chantée pour un public, convient-il de remettre ces vers en musique pour les « dire ». Là réside tout le talent artistique de Brice Duisit…

Et pour accompagner le chant du jongleur, le CIMM a commandé une vièle à archet à Olivier Féraud, archéo-luthier à Lyon. L’instrument, restitué sur le modèle de la vièle à 5 cordes des Vieillards de l’Apocalypse sculptés sur le tympan de Moissac, a été livré fin janvier. Dans les mains du musicien, il est façonné pour donner ses premiers sons.

Après la création le 26 mai à Saint-Guilhem-le-Désert, la Cansò de santa Fides tournera avec Total festum dans trois communes de l’Hérault, au Domaine de Bayssan et au Musée des Jacobins de Toulouse (en partenariat avec le COMDT). On l’entendra aussi à Montfaucon, Pontarlier et Saint-Bertrand de Comminges.

Le CIRDOC qui accompagne le CIMM sur cette création, réalise leJournal de la création. Mathias Leclerc, réalisateur, a choisi de filmer des temps de résidence artistique, les conférences de Geneviève Brunel Lobrichon et Brice Duisit, ainsi que les interviews des étudiants du Master Musicologie de l’université Paul-Valéry Montpellier 3.

A suivre !