14 juin 2017

recherche, recherche-création, recherche participative (SAPS)

Le CIMM, à travers l’ensemble de ses actions, entre­tient un lien fondamental avec la recherche académique, la recherche-création et parce qu’il permet d’associer artistes et luthiers aux chercheurs, autour de l’étude d’un objet commun, il prend part au développement de la recherche participative et à la Science Avec et Pour la Société (SAPS).

  • en associant des chercheurs à ses acti­ons de création et de formation, qu’il s’a­gisse des membres des équipes de recherche de l’université Paul-Valéry Montpellier 3, d’autres universités ou du CNRS,
  • en travaillant de façon prioritaire avec des artistes-chercheurs et des archéo-luthiers qui intègrent les processus de recherche et de recherche-création au sein leurs actions.

Le déploiement d’une musicologie par les trois dimensions de l’acte (l’éprouvé), du dialogue (le partage) et du partenariat (la collaboration) permet un renouvellement de l’approche musicologique universitaire en ouvrant des espaces propices à la re­cherche création.

Ce dynamisme favorise la constitution d’u­ne communauté de recherche et de créa­tion dont témoigne le nombre croissant de doctorants et d’étudiants de master.

Le CIMM : 

  • implique des chercheurs dans la création artistique qu’il coproduit
  • est un outil de valorisation de la recherche et de transfert des savoirs
  • est co-organisateur des journées d’étude, colloques et congrès

 

UN LABORATOIRE POUR LES MUSIQUES ET LA MUSICOLOGIE MEDIEVALES

Le CIMM a été pensé d’emblée comme un laboratoire, c’est-à-dire comme un lieu où s’élabore « quelque chose », où s’ouvre un espace de recherche. Un laboratoire pour penser autrement la musique et la musicologie médiévales, un laboratoire pour penser le spectacle.

Le laboratoire se traduit concrètement par la spécification d’espaces de travail et de recherche en lien avec la structure systémique du CIMM, lieux d’émergence et de développement d’une pluralité d’actions.

L’enjeu est de ne pas de se conformer nécessairement à une esthétique (entendue comme une catégorie esthétique identifiée pour tel courant, période, aire, type de chant, compositeur…) mais de proposer des hypothèses musicales en reconsidérant fondamentalement différentes composantes du fait musical.

La notion de laboratoire implique une prise de risque car il s’agit de proposer d’autres modalités de travail que celles portées par les institutions où « l’interprétation historiquement informée » est revendiquée et où elle s’est désormais muée en une forme d’académisme.  

La dimension systémique du laboratoire favorise ou crée de nouveaux espaces de dialogue entre les différents acteurs au regard des questions de création, de formation et de recherche.

Un laboratoire pour questionner :

  • la vocalité
  • la modalité
  • la notation/consignation
  • la spectacularité et la performativité

LES MUSIQUES MEDIEVALES SUR LES CHEMINS DE LA RECHERCHE-CREATION

La recherche-création est une tendance en émergence dans le milieu de la recherche universitaire qui lie la pratique des arts et les sciences de l’art aux sciences interprétatives et aux sciences pures, afin de générer de nouveaux savoirs à travers des pratiques sociales, matérielles et performatives. 

La recherche-création est une modalité en voie d’institutionnalisation, non figée, qui n’a peut-être pas vocation à être figée, même institutionnalisée. Son cadre s’élabore au gré de chaque objet et de chaque chercheur. Son processus s’élabore de manière plastique autour d’un enjeu de création ou d’un objet de recherche. Il définit sa démarche, il construit sa méthodologie, il circonscrit son épistémologie.

Si la majorité des définitions* articulent la recherche-création autour du travail d’un artiste dans le cadre d’un projet de création, le dispositif du CIMM tend à activer les processus de recherche-création à une autre échelle, plus collective, partenariale et intersectorielle. La recherche-création peut autant se développer autour d’un enjeu de création spécifique que de points de convergence de questions de recherche en lien avec des questions de création.

Les outils de la recherche-création sont mobilisés ici essentiellement vers la production d’un dialogue entre musique et musicologie.

Nous envisageons la recherche création sous deux angles :

  • sa dimension diplômante, sous la forme du label « Doctorat en recherche-création »,
  • mais aussi comme les nouvelles modalités de recherche qui s’inscrivent dans l’université, au sein d’un espace de recherche reposant fondamentalement sur le dialogue, impulsant de nouvelles communautés de chercheurs (universitaires, musiciens, archéo-luthiers, étudiants) autour d’un objet d’étude commun.

Avec le CIMM, la recherche-création ne se limite pas aux visées d’un artiste autour de son travail de création mais devient une modalité de travail opérante dans l’investigation de savoirs universitaires.

Les différentes actions mises en œuvre par le dispositif du CIMM contribuent à générer des modalités de recherche création qu’on peut synthétiser ainsi :

  • Articuler pratique et théorie
  • Favoriser le partage de savoirs et de savoir-faire
  • Créer des communautés de chercheurs
  • Collaborer à la création d’œuvres

Enfin, nous pouvons interroger ce que produit la recherche-création que ne produit pas la recherche académique : des publications à destination du grand public, des créations, de l’éducation artistique et culturelle, des colloques ouverts à des non universitaires, des espaces de paroles et d’échanges d’idées, des communications scientifiques à deux voix (artiste et chercheur)

Les quatre modalités de recherche-création citées ci-dessus entrent entièrement ou partiellement dans chacun des types d’action développés par le CIMM. 

*Voir :

  • Pierre Gosselin et Éric Le Coguiec, La recherche création, presses universitaires du Québec, p. 24.
  • Sophie Stévance, Serge Lacasse, Les Enjeux de la recherche-création en musique : institution, définition, formation, Québec, Presses de l’Université Laval, 2013.
  • Jehanne Dautrey, La recherche en art(s), publié en partenariat avec le Ministère de la Culture et de la Communication et le Collège International de Philosophie, Éditions MF, 2010, p. 12-14.