2 septembre 2024

du monocorde au monocorde augmenté

avec Baptiste Chopin, David Chappuis, Raphaël Picazos, Damien Poisblaud

Monocorde de la cathédrale de Chartres©Olivier Féraud

L’exigence de justesse dans les musiques médiévales prend plusieurs visages selon le répertoire envisagé, selon les modes, selon les périodes, selon les genres musicaux, selon le caractère monodique ou polyphonique du répertoire envisagé, selon l’expression que l’on veut souligner à un moment donné, le musicien est amené à opérer des choix de justesse liés aux sources documentaires (?), au langage musical et à une démarche artistique. Si l’approche pythagoricienne et mathématique de la justesse domine la pensée médiévale, elle n’en reste pas moins source de questionnements, variations et évolutions que cet atelier se propose d’étudier et de pratiquer. L’enjeu est double pour les musiciens : il s’agit de développer la capacité de l’oreille à percevoir ces différentes formes de justesse, et d’être en capacité de les mettre en pratique, à la voix ou à l’instrument, seul et en ensemble, en intégrant une réflexion autour de cette question.

Pour aider le musicien dans cette entreprise, un nouvel outil pédagogique sera mis à contribution : un monocorde développé spécifiquement pour travailler ces points. Conçu et construit dans le cadre du projet de recherche Du monocorde au monocorde augmenté : interroger la pédagogie et la pratique de l’intonation juste dans le répertoire médiéval, ce nouvel outil sera mis à contribution pour accompagner les musiciens participants dans leur exploration des enjeux de justesse et la mise en musique de différents répertoires médiévaux.

  • Intervenants : Baptiste Chopin, David Chappuis, Raphaël Picazos, Damien Poisblaud
  • Public concerné : Etudiants des établissements partenaires du projet
  • Lieu : Saint-Guilhem-le-Désert, salle Gouberne
  • Dates : 27-28 février et 1er-2 mars 2025
  • Horaires : à définir (le premier jour, rendez-vous à 9h45 en salle)

Le projet de recherche de Baptiste Chopin,  Du monocorde au monocorde augmenté : interroger la pédagogie et la pratique de l’intonation juste dans le répertoire médiéval est conçu et porté par le CNSMD de Lyon, avec le soutien du ministère de la Culture et avec la collaboration du CRR de Paris, du CIMM, de la HEM de Genève et de l’université Paul-Valéry Montpellier 3.

Contact : Marielle Dumont – 06 95 10 65 71 – contact@cimmedieval.org

Baptiste Chopin – Initiateur et porteur de ce projet, il est doctorant au CNSMD de Lyon, à l’université Lyon 2 et à l’université Montpellier 3 sous la direction de Marylène Possamaï, Gisèle Clément et Pierre Hamon. Directeur artistique de l’ensemble Ballata, professeur de formation musicale au conservatoire d’Annecy, et depuis la rentrée 2024, chargé de mission Recherche au CNSMD de Lyon.

Raphaël Picazos – Compositeur et chanteur, il est professeur de polyphonies médiévales aux Conservatoires Nationaux Supérieurs de Musique et de Danse de Paris et de Lyon, et d’écriture au Conservatoire du Val Maubuée (77). Il a été formé à l’École Nationale de Musique de Toulon puis au CNSMD de Paris et a poursuivi ensuite son apprentissage durant une dizaine d’années auprès de divers maîtres, citons E. et J. Bonnardot, G. Geay, J.Y Haymoz, B. Lesne. Membre de l’ensemble vocal Obsidienne durant 20 ans, ses recherches l’ont conduit à initier la publication en transcription diplomatique du Codex Torino J.II.9 (éd. Ut Orpheus-it) et à restaurer la Messe de la Sorbonne (éd. Pups-Fr). Il co-fonde l’ensemble Sensú en 2015 puis Un chemin de musique en 2018 dans le but de partager la musique autrement. Son œuvre comprend une trentaine de numéros allant de la musique pour soliste à la formation symphonique ainsi que de nombreuses traductions de traités latins de composition au Moyen Âge publiés sur la plate-forme HAL.

Damien Poisblaud – Parallèlement à des études de philosophie, il se passionne pour la restauration du
chant grégorien. Initié très tôt aux gammes modales non-tempérées des musiques traditionnelles (de
l’Inde notamment), il concentre sa recherche sur le geste vocal qui, selon lui, constitue le point de convergence de toutes les indications consignées dans les premiers manuscrits musicaux.
L’imprégnation des procédés vocaux traditionnels lui semble la seule approche capable de rendre véritablement compte de la complexité et de la précision de ces manuscrits.
En 1983, il rencontre Iegor Reznikoff, puis, entre 1996 et 2001, il participe à plusieurs concerts avec l’ensemble Organum (Marcel Pérès). En 2000, avec son ensemble Les Paraphonistes, il dirige le projet européen des neuf villes de la culture Codex Calixtinus. En 2008, il crée dans le Var, en même temps qu’une classe de grégorien au Conservatoire de Toulon, un nouvel ensemble Les Chantres du Thoronet autour de son festival grégorien de l’Abbaye, ensemble avec lequel il a entrepris une importante série d’enregistrements, dont les Grands Offertoires grégoriens. En 2011, il participe à Walls & bridges à la NY Public Library. Entre 2013 et 2015, il intervient dans le cadre du GREAM (Université de Strasbourg), en collaboration avec J. Viret. Depuis 2016, il collabore régulièrement avec le Centre International des Musiques Médiévales (CIMM) anime un cycle de classes grégoriennes en lien avec le département de musicologie de l’université Paul-Valéry Montpellier 3.
Ses nombreux concerts, stages et master class, ses conférences et ses interventions lors de colloques universitaires en France et à l’étranger l’ont fait connaître comme l’un des spécialistes du chant grégorien à l’heure actuelle.