19 juillet 2022

Lyre mérovingienne

Cette lyre mérovingienne a été reconstituée à partir de manuscrits portant sur la lyre d’Oberfacht retrouvée dans la nécropole du Würtemberg (VIe) et sur la lyre de Cologne (VIIe) découverte dans la chapelle de Saint-Séverin de Cologne.

C’est dans le cadre d’un atelier ouvert d’archéo-lutherie, lors du festival Les Marteaux de Gellone organisé par le CIMM en mai 2022, que Julian Cuvilliez et Audrey Lecorgne ont dirigé la restitution de la lyre mérovingienne selon le protocole d’archéologie expérimentale appliqué à la facture instrumentale développé par l’Atelier Skald (Bretagne). Pendant une semaine, ils ont accompagné les stagiaires Raphaël Clément-Dumas, luthier, Lola Duhazé, apprenti-luthière, Clément Frouin et Aymeline Recours, étudiants, Matthéo Diop, Misako Bouille et Joséphine Allard, avec des outils reconstitués de lutherie médiévale.

Cette reconstitution fait suite aux travaux de Julian et Audrey sur des relevés consacrés à un chevalet de lyre en bronze découvert à la fin du XIXe siècle dans une sépulture mérovingienne. Usant des dernières techniques pour remettre en lumière ce précieux artéfact et mieux comprendre sa fonction, ainsi que ses propriétés mécaniques et acoustiques, cette étude a également permis de révéler la nature exacte de l’alliage de bronze employé pour la réalisation du chevalet, afin de le reproduire à l’identique à des fins expérimentales.

Une fois l’instrument terminé, il a été encordé avec la reconstitution du chevalet de bronze, pour ainsi se rapprocher d’un son perdu depuis quatorze siècles.

Copyright CIMM

Julian Cuvilliez et Audrey Lecorgne de l’Atelier Skald (http://atelier-skald.com)

A chaque personne sa démarche et à chaque démarche son instrument. Depuis des temps immémoriaux, les instruments furent toujours adaptés à un besoin et leur fonctionnalité répondait à des critères liés à la langue, à un répertoire, à un style et aussi et surtout à la personne qui allait le jouer.
Autrefois tournée vers l’individu, cette approche se généralisa plus tard vers la production de masse, exigeant des personnes qu’elles adaptent leurs démarches à un instrument bien souvent préfabriqué sur des normes communes. Fidèle à l’ancienne approche, la politique de l’Atelier Skald ne se résume pas au fait de fabriquer un instrument, mais plutôt de fabriquer l’instrument adapté à son futur compagnon et à sa démarche.

Dans cet esprit, ils fabriquent uniquement des instruments sur commande, répondant aux attentes de concertistes, « reconstituteurs », conteurs, ainsi qu’à celles des musées ou toute autre démarche étudiée au cas par cas afin de réaliser un instrument au plus près de la personne (exception faite pour la collection Basic qui propose occasionnellement des instruments disponibles immédiatement).