Le motet français du XIIIe siècle – Rondeaux polyphoniques d’Adam de la Halle – Brice Duisit

Deux nouveaux cycles de cours débutent avec Brice Duisit en janvier et février.

Le motet français du XIIIe siècle – Présentiel, Montpellier (34000)

Ce cours regroupe des étudiants de plusieurs niveaux. Il fonctionne sur le principe d’un atelier expérimental qui vise, au travers de l’interprétation des pièces, à mettre en pratique les travaux de recherche sur le motet français du XIIIe siècle.

Ces travaux de recherche reposent sur une étude originale et approfondie de la notation musicale. Au-delà de la mise en performance des pièces choisies, il s’agit de s’interroger sur les fonctionnements, les motivations et la finalité de la notation musicale dans une société médiévale où la transmission des savoirs relève essentiellement de la transmission orale.

Objectifs :

• Comprendre le fonctionnement de la notation musicale
• Savoir déchiffrer, lire et chanter directement sur les manuscrits
• Différencier les notions de rythme et de tactus
• Appréhender l’accent prosodique français du XIIIe siècle : le rythme et la musique
• Notation carrée, modale, franconienne : que notent ces notations ?

Public concerné : instrumentistes médiévistes et chanteurs

Les rondeaux polyphoniques d’Adam de la Halle – Online et présentiel à St-Guilhem (34150)

Les rondeaux polyphoniques d’Adam de la Halle comptent parmi les œuvres les plus connues de la musique médiévale. La simplicité de leur forme poétique, courte et à refrain, en fait un genre plus facilement abordable que celui, plus solennel, de la chanson courtoise ; ceci explique en partie la place de choix qu’occupent ces rondeaux au palmarès des enregistrements discographiques et aux maintes versions qu’ils en proposent. La qualité de rédaction du manuscrit qui nous transmet ces seize pièces polyphoniques n’est certes pas étrangère à leur succès. En effet, l’écriture musicale remarquablement soignée du chansonnier Paris, BnF, fr 25556 ne laisse que peu de doute quant à la lecture de la notation mensurale, du rythme et des mélodies, offrant par là-même une approche plus directe et évidente des pièces. Alors que peut on espérer aujourd’hui d’une relecture des rondeaux polyphoniques d’Adam de la Halle ? Que peut-on attendre d’un cours sur un sujet où tout semble avoir déjà été dit ?

C’est que, à  bien regarder, tout n’est peut être pas si clair ni si limpide qu’il y paraît et que, derrière l’apparente simplicité de ces rondeaux, transparaît la réalité d’un fonctionnement musical médiéval qui nous échappe encore. Formés par un rapport si particulièrement moderne à la notation musicale, les musiciens que nous sommes n’ont peut-être pas saisi le sens de celle des manuscrits dans laquelle nous ne voyons, encore aujourd’hui, qu’une imparfaite ébauche de la forme aboutie de notre « partition ».  Définitivement non, le chansonnier médiéval n’est pas une partition au sens moderne que nous lui donnons et la notation musicale ne s’y entend pas comme un outil propre à l’exécution de la musique. Lire une notation musicale médiévale, c’est d’abord se connecter aux éléments qui l’ont générée et qui ne s’y lisent pas : la modalité, la conception du rythme, la prosodie des textes, les cheminements mélodiques, et bien sûr la pratique traditionnelle du répertoire. Ce n’est qu’une fois l’ensemble de ces éléments considérés que nous pouvons appréhender la source musicale manuscrite avec un regard neuf, débarrassé des a priori de notre formation moderne de musicien. Nous rencontrons une autre conception musicale qui ouvre à de toutes nouvelles interprétations.

Ce cours, composé de 6 sessions de deux heures dispensées en visio et d’un week end de deux journées en présentiel dans le village de Saint-Guilhem-le-Désert, propose d’aborder l’interprétation  des rondeaux polyphoniques d’Adam de la Halle. Nous utiliserons les sources musicales manuscrites en nous interrogeant sur la place de l’écrit et de la notation musicale dans le contexte de la transmission orale du Moyen Âge. Nous en mesurerons les conséquences et les implications directes sur l’interprétation même des pièces.

  • 1er cours « Prononciations et prosodie »
  • 2e cours « La notation mensurale » / « Le mode de Sol »
  • 3e cours « Le mode de Ré »
  • 4e cours « Le mode de Fa »
  • 5e cours « Le cheminement modal »
  • 6e cours « Vers une autre lecture de la notation musicale mensurale du XIIIe siècle »
  • 7e cours : Rencontre de 2 jours à Saint-Guilhem pour l’interprétation des rondeaux

En français et en anglais